• Nuit. Brouillard. Ou l'ambiance trop lourde d'une mauvaise soirée ... Quoi de mieux pour détendre l'atmosphère d'un environnement si chargé en reproche et en émotions ? Les plus assidus de ces quelques pages répondront sans doute la musique. Mélodie, paroles, sons ... Je ne sais pas bien ce qui me calme dans un moment pareil, peut-être le fait de ne pas laisser mon cerveau trop réfléchir. Le problème quand on veut se focaliser sur ça, c'est qu'il faut y mettre assez de volume pour couvrir la déferlante d'idées et de pensées qui submerge votre âme à ce moment là. Vite. Pas le temps de réfléchir. Ne pas laisser les pensées emprisonner la volonté. J'attrape les clés de la voiture ... j'allume l'autoradio à bon volume ... sauvé. Les ondes qui me transpercent résonnent dans ma tète et mon corps. Besoin de vide. Encore plus. Ou aller ? Peu importe. Je démarre et file droit devant, sans me soucier d'où la route pourra bien me mener ... Erreur. Apres plusieurs minutes, qui me parurent des heures, j'arrive en foret. En hiver. La nuit. La pluie. Bitume ... si content qu'il n'y en ait pas tant en bord de route ... Si il y a une chose qui me caractérise, c'est le coût relativement nul que j'attribue à ma vie. Cela dit, une bonne dose d'adrénaline et un millimètre de gomme brulé plus loin ... ma raison me pousse a faire quelque chose de plus intelligent que mettre la vie de ma voiture en péril – j'y tiens malgré tout – Sans trop chercher a savoir la raison qui me pousse à faire ca, je me gare sur le coté de la route. J'attrape mon téléphone ... je n'ai qu'une envie au fond de moi, l'appeler. Mais il ne faut pas, je dois me contenir ... c'est difficile, mais j'essaye d'apprendre ; Je ne dois pas être trop gentil. Noir, nuit glaciale. J'avais commis l'erreur de couper le moteur, et donc l'autoradio et le chauffage par la même occasion ... Téléphone. Répertoire. Qui vais-je appeler ? Un numéro ... répondeur. – Que c'est frustrant de tomber sur un répondeur dans un moment pareil ... Le corps vide et la tête pleine, le silence provoquant de la foret, qui hurle les mots les plus sombres du haut de son immensité. Et oui ... comme si ce n'était pas suffisant ... j'ai la phobie de me retrouver seul en pleine foret, d'autant plus une nuit d'hiver, et dans l'incapacité mentale temporaire de conduire. Répertoire. Appel. Répondeur. Frustration. Atroce et trop habituelle cascade d'événement contrariant à la suite ... je fini par décider d'appeler quelqu'un qui a beaucoup compté pour moi, avec qui j'ai passé un long moment ... un gros con sur la fin somme toute, mais qui saura me dire la vérité sans retenue face à ma situation. Un conseil, quelque chose ... Au fil de la conversation, le moral me revenait peu à peu, même âpres qu'on m'ait fait entrevoir la potentialité d'un suicide rénovateur. Paradoxal ... mais quoi de pire que d'aimer quelqu'un, mais ne pas savoir comment lui crier sans le rendre sourd pour autant ... quelqu'un avec qui vous avez fait des projets, quelqu'un avec qui vous aimeriez passer votre vie, quelqu'un qui compte plus que votre propre vie ... quelqu'un avec qui on s'endort au téléphone pendant deux mois, par plaisir de l'illusion de s'endormir à ses cotés. Quelqu'un qui vous reprochera pourtant d'avoir appelé cette personne qui a compté dans le passé, qui a pu vous remonter le moral, bien qu'avec des mots parfois difficiles à entendre. Est-ce que je regrette ? Non, pour une fois j'ai envie d'être un peu égoïste et de dire merde, si je n'avais pas prit sur moi à prendre mon téléphone, personne ne sait ou je serais à l'heure ou j'écris ces lignes. Bien des gens m'ont aidé à des moments difficiles et différents, et je les en remercie. Mais j'espère que dans moins d'une cent-soixantaine d'heures maintenant, je pourrai te serrer dans mes bras ...


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